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Bibliographia. Annotated bibliographies by Raul Corazzon | e-mail: rc@ontology.co

 

Bibliography of the Medieval Theories of Mental Language (Fourth part)

Études en Français

  1. "Le discours intérieur. Antiquité, Moyen Âge, époque contemporaine : autour d’un ouvrage récent de Claude Panaccio." 2001. Laval théologique et philosophique no. 57:207-276.

    Sous la direction de Claude Lafleur.

    Sommaire : Jean-Marc Narbonne : Circonstances et profil d’une rencontre 207; Claude Lafleur : Présentation synoptique du livre de Claude Panaccio : Le discours intérieur. De Platon à Guillaume d’Ockham 209; Claude Lafleur : Questions de style et de méthode. Claude Panaccio et l’histoire d’un thème philosophico-théologique de l’Antiquité à la fin du Moyen Âge 213; Martin Achard : Philosophie antique. Logos endiathetos et théorie des lekta chez les Stoïciens 225; Paul-Hubert Poirier : Gnose et patristique. À propos de deux attestations du discours intérieur 235; David Piché : Philosophie médiévale. Anselme de Cantorbéry, Thomas d’Aquin et Guillaume d’Ockham sur le thème du discours intérieur : quel est le problème ? 243; Marie-Andrée Ricard : Herméneutique contemporaine. Le verbe intérieur au sein de l’herméneutique de Hans-Georg Gadamer 251; Claude Panaccio : Réponses de l’Auteur. De quelques variations sur un thème séculaire 261–276.

    "Voilà un discours qui a fait du bruit ! Le discours intérieur de Platon à Guillaume d'Ockham de Claude Panaccio a retenti jusqu'à l'Académie des sciences morales et politiques de France où il a été couronné d'un prix prestigieux, le prix Grammaticakis-Neumann.

    Convaincu d'emblée de l'importance de ce livre, notre distingué collègue Claude Lafleur prit l'initiative de former à l'occasion de cette parution une Table ronde spéciale (« Le discours intérieur : Antiquité, Moyen Age, époque contemporaine. Autour d'un ouvrage récent de Claude Panaccio », Québec, 4 décembre 2000) où plusieurs chercheurs de l'Université Laval purent faire écho aux divers questionnements soulevés par cette étude. Avec cet événement, organisé conjointement par la Faculté de philosophie, l'Institut d'études anciennes et le Laboratoire de philosophie ancienne et médiévale de l'Université Laval, l'ouvrage trouvait ainsi un cadre d'échanges et de discussions des plus privilégiés." (p. 207)

  2. Amerini, Fabrizio. 2003. "Catégories et langage mental. Une critique de François de Prato à Guillaume d'Occam." In La tradition médiévale des Catégories (xiie-xve siècles), edited by Biard, Joël and Rosier-Catach, Irène, 173-186. Louvain: Peeters.

    "Dans cet essai je voudrais présenter une partie des recherches que j’ai faites sur le dominicain François de Prato, en soulignant quelques aspects de sa pensée en tant qu’interprète d’Aristote. Ensuite, je me limiterai au premier chapitre des Catégories, dont je souhaite reconstruire l'interprétation donnée par François et la critique qu’il propose de l’interprétation ockhamiste. Mon but est de montrer comment, d’une exégese réaliste du premier chapitre, peut découler une critique de la théorie ockhamiste du langage mental." (p. 173)

    (...)

    "Quelles conclusions pouvons-nous tirer de tout cela ? D’un point de vue historique, il y a encore beaucoup de travail à faire pour connaître en détail le rythme et les modalités de pénétration des idées ockhamistes en Italie, ainsi que les modalités par lesquelles les doctrines thomistes ont été adaptées par Hervé de Nédellec et par ses disciples. Dans cette direction les ouvrages de François sont importants, car ils sont un précieux témoignage de la tentative, qui fut réalisée dans ces années-là par les lecteurs dominicains de la Province Romaine, pour endiguer la diffusion très rapide de la philosophie de Guillaume d’Ockham et pour defendre la philosophie de Thomas d’Aquin, à travers une utilisation remarquable et massive de l’appareil conceptuel tiré des écrits du Maître Général dominicain. D’un point de vue philosophique, au contraire, les critiques que François adresse à la théorie ockhamiste des concepts et du langage mental ne rendent pas entièrement justice à la complexité du système ockhamiste, en se fondant souvent sur une compréhension mauvaise ou superficielle de sa théorie sémantique. De plus, elles ne sont pas entièrement originales. On peut trouver presque les mêmes critiques parmi les dominicains et les franciscains anglais, tels que Hugues Lawton, Richard Crathorn ou l’auteur anonyme de la Logica contra Ockham (34) même si François ne semble pas connaître directement leurs théories logiques et ontologiques. Toutefois, la façon dont tout cela se passe est sûrement originale. A ce propos, je voudrais terminer en soulignant ces deux points : le caractère systématique de la critique de François et sa rapidité par rapport aux temps de la diffusion des doctrines et des œuvres ockhamistes en Italie(35)."

    (34) Cf., à ce propos, C. Panaccio, Le discours intérieur. De Platon à Guillaume d'Ockham, 1999, pp. 279-291.

    (3) Pour les citations du De praedicamentis et de la Logica de Français de Prato, je n’ai pu utiliser Pédition critique de C. Rode (Stuttgart 2002), publiée après l'achèvement du présent article. Je suis moi même en train de publier une deuxieme édition de la Logica, avec les traités De voce univoca et De ente rationis de François de Pralo et Etienne de Rieti.

  3. Baudry, Leon. 1958. Lexique philosophique de Guillaume d'Ockham. Étude des notions fondamentales. Paris: Lethielleux.

    "VERBUM MENTALE . - Dans Quodl. I, q. 6., Ockham entend par verbe mental la pensée actuelle, cette parole intérieure que nous prononçons intimement dans le coeur et qui, selon la remarque de saint Augustin, n'est ni grecque ni latine, ni d'aucune langue quelconque. « Verbum mentale est cogitatio actualis . . . Verbum mentale est ipsa cogitatio ».

    Dans I S. , d. 2 , q. 2 M. , Ockham distingue cinq sens de ce terme.

    1 ° Un sens très large, le verbe est l'acte d'intellection engendré ou produit.

    « Uno modo accipitur largissime et sic verbum est actus intelligendi genitus vel productus ». Que ce sens ne fasse qu'un avec celui que donnent les Quodlibets, c'est certain, puisque, après avoir renvoyé à deux passages du De Trinitate XV, c. 10 et VIII, c. 10 , Guillaume conclut : « Notitia actualis (et non notitia habitualis) est verbum. »

    2 ° Toute connaissance complexe vraie ou fausse. « Aliquando accipitur pro verbo complexa et sic omnis actus complexus verus vel falsus est verbum. » (Ibid. ) C'est le sens que saint Augustin donne à ce mot (De Trinitate, XV, c. 16,) dans un passage d'où il résulte que, par verbe, il entend, à cet endroit, tout acte complexe auquel on donne ou refuse son assentiment, ce qui exclut la dubitatio, l'acte de douter.

    3° Au sens strict, tout jugement vrai, qu'il s 'agisse d'un jugement scientifique et évident ou d'une croyance. C'est le sens admis par saint Augustin, (De Trinitate, XV, c. 10 et 12. ) « Aliquando accipitur stricte pro verbo vero. ( (Ibid. cf. P.)

    4° Dans un sens plus strict tout jugement vrai proféré avec amour.

    « A liquando accipitur strictius pro verbo vero cum amore prolato ». (Ibid. M.)

    On trouve également ce sens dans saint Augustin, (De Trinitate IX, c. 8 et c. 10.) Le verbe se compose alors d'un acte de l'intellect et d'un acte de la volonté. (Ibid. P.)

    5° Tout concept, que ce concept existe dans l 'âme subjectivement ou objectivement, qu'il soit ou qu'il ne soit pas distinct de l'acte d'intellection.

    « Aliquando accipitur verbum pro conceptu mentis, sive sit subjective in anima sive objective tantum, sive etiam distinguatur ab actu intelligendi sive non » .

    (Ibid. M.) Ici encore Ockham renvoie au De Trinitate XV, c. 4 (Ibid. P.)

    A la fin de son exposé, Ockham résume ainsi s a pensée.

    '' Ipse (Augustinus) utebatur aliquando pro omni actu intelligendi, aliquando pro actu judicativo, aliquando pro actu veridico, aliquando pro actu veridico cum amore prolato. . . aliquando pro omni cogitato quod sine cogitatione illa esse non potest ». (Ibid. Q.)

    Si l'on donne à ce mot les quatre premiers sens, le verbe est une qualité inhérente à l'âme. Si on lui donne son cinquième sens, le verbe n'est pas une qualité inhérente à l'âme, si on admet que le concept n'existe qu'objectivement en elle. (Ibid. CC.)" (pp. 289-290)

    Abréviations

    S. = Questiones . . . in IV Sententiarum libros, Lugduni, 1495·

    Quodl. = Quodlibeta septem, Parisiis, 1488.

    S.A. = De Sacramento Altaris éd. Birch, Iowa, 1930.

    D.P. = De praedestinatione divina . . . éd. Boehner, Saint Bonaventure, N.-Y. , 1945·

    D.S: = De successivis, éd. Boehner, Saint Bonaventure, N.-Y., 1944.

    E.A. = Expositio aurea . . . Bononiae, 1496.

    El. = Tractatus super libros elenchorum. Paris Nationale, lat. 1472I.

    S.L. = Summa totius logicae, Oxoniae 1675.

    E.P. = Expositio super physicam Aristotelis, Berlin, cod. elect. 974.

    S.P. = Summulae in libros physicorum, Romae, 1637.

    S.Q. = Questiones in libros physicorum, Paris Nationale, lat. 17841.

  4. Biard, Joël, ed. 2009. Le langage mental du Moyen Âge à l'âge classique. Paris: Vrin.

    Table des Matières: Joël Biard: Présentation V; Isabelle Koch: Le verbum in corde chez Augustin 1; Bérangère Hurand: La locutio mentis une version anselmienne du verbe intérieur 29; Cyrille Michon: Les représentations rendent-elles indirecte la connaissance des choses? 45; Irène Rosier-Catach: Une forme particulière de langage mental: la locutio angelica selon Gilles de Rome et ses contemporains 61; Russell Friedman: Mental Propositions before Mental Language 95; Claude Panaccio: Le jugement comme acte mental selon Guillaume d' Ockham 117; Simo Knuuttila: Ockham on Fallacies and Mental Language 135; Aurélien Robert: Les deux langages de la pensée. A propos de quelques réflexions médiévales 145; Joël Biard: Pierre d'Ailly: langage, concept, représentation 169; Paloma Pérez-Ilzarbe: Jeronimo Pardo on the unity of mental propositions 185; Henrik Lagerlind: John Mair on Concepts 205; Fosca Mariani Zini: Topique et argumentation dans le premier humanisme italien 221; Marie-Luce Demonet: Que reste-t-il du langage mental dans les textes philosophiques français à la fin de la Renaissance? 241; Martine Pécharman: De quel langage intérieur Hobbes est-il le théoricien? 265; Calvin Normore: The End of Mental Language 293; Jacob Schmutz: Quand le langage a-t-il cessé d'être mental? Remarques sur les sources scolastiques de Bolzano 307; Bibliographie 339; Index Nominum 359-364.

    "Après Guillaume d'Ockham, en effet, l'idée de langage mental est certes une hypothèse qui a acquis force et consistance, mais tous les problèmes liés à la structuration de la pensée et au rapport entre le langage parlé et la pensée ne sont pas résolus. Des questions surgissent sur la structuration même de ce langage. L'unification ou du moins le rapprochement du langage et de la pensée conduisent à modifier l'idée même de représentation (Pierre d' Ailly). Mais il ne faudrait pas croire que ce mode d'approche fait l'unanimité. Dès l'époque de Guillaume d'Ockham, certains (comme Guillaume Crathorn), non pas par ignorance de la problématique du langage mental mais par refus délibéré, maintiennent l'existence d'une image mentale du langage mais refusent celle d'un langage mental qui serait premier par rapport au langage parlé. Peut-on postuler une universalité du langage de la pensée ou la pensée est-elle toujours structurée par notre langage, lequel est irréductiblement pluriel ? La question est posée dès le XIV" siècle, elle va courir durant les deux siècle suivants. La tradition « nominaliste », buridanienne, va maintenir l'idée de langage mental, mais dans d'autres champs, dans d'autres disciplines, on constate une remise au premier plan du langage parlé dans toutes ses dimensions. Par delà les critiques faisant la part belle à la rhétorique ou aux belles lettres, par delà les échos de ces discussions dans les manuels de philosophie, la question de savoir si la représentation mentale doit plutôt être conçue comme un langage ou plutôt comme un tableau reste encore ouverte au XVII" siècle.

    Le colloque organisé à Tours du 1er au 3 décembre 2005 sous les auspices de la Fondation européenne de la science (European Science Foundation) avait l'ambition de parcourir ces questions en repartant d'Augustin qui est l'initiale médiévale du problème, et en suivant cette histoire jusqu'à l'aube des Temps modernes. Ce parcours historique donc fait une part importante au Moyen Âge tardif, à la Renaissance et au XVIIe siècle. En même temps, notre ambition était aussi d'approfondir certains enjeux proprement philosophiques de ce parcours. L'horizon général est la question: est-il possible de considérer le domaine de la pensée comme étant structuré à la manière d'un langage, et par quels moyens conceptuels penser cela ?" (pp. VI-VII)

  5. ———. 2009. "Verbe, signe, concept: L’effacement du verbe intérieur au xive siècle." In The Word in Medieval Logic, Theology and Psychology, edited by Shimizu, Tetsuro and Burnett, Charles, 347-364. Turnhout: Brepols.

    "Ce que l’on constate avec le tournant ockhamiste, c’est que le Verbe est délaissé en raison précisément de ces schèmes conceptuels qu’il véhicule et qui ne sont plus d’actualité ni dans les textes logiques, ni chez certains auteurs marqués par la révolution sémiologique. Évoqué pour mémoire au début de la Somme de logique, le Verbe intérieur n’est plus à même d’assurer une description satisfaisante de la pensée comme langage mental. Le concept en revanche, en raison de la dérivation sémantique vers l’idée de contenu ou d’acte mental, voit son destin dissocié du verbe.

    Mieux, en raison de l’usage scotiste, suivi sans hésitation sur ce point par Guillaume d’Ockham, le domaine des concepts, devenu le principal domaine de la logique, se soumet à l’analyse logico-linguistique. Le verbe intérieur s’efface. Se déploie en revanche l’analyse des concepts et de leur organisation en langage mental." (pp. 363-364)

  6. ———. 2009. "Pierre d'Ailly: langage, concept, représentation." In Le langage mental du Moyen Âge à l'âge classique, edited by Biard, Joël, 169-183. Louvain: Peeters.

    "Dans une question des Quodlibeta, Ockham énumère plusieurs sens de « représentation » et de « représenter »(3).

    Mais cette mise au point ne débouche pas sur un usage généralisé de la notion. Il en va différemment chez Pierre d' Ailly. C'est chez celui-ci que s'explicite une sorte d'assimilation tendancielle entre langage et représentation.

    Chez lui, la représentation est à la fois une catégorie de pensée d'usage très large, systématiquement employée là où d'autres employaient d'autres expressions, que ce soit « connaître » ou « concevoir » d'un

    côté, « dire » ou « signifier » de l'autre, une catégorie qui par conséquent va au premier abord se déployer en des sens multiples qui concernent à la fois l'image, le mot ou le concept, et une catégorie qui, à travers

    ces usages, va être véritablement réfléchie, théorisée comme telle, ce qui lui assigne un statut différent de ce que nous pouvions trouver dans les textes de Guillaume d'Ockham ou de Jean Buridan." (p. 170)

    (3) Guillelmi de Ock:ham, Quodlibeta septem, IV, q. 3, ed. J. C. Web, « Opera theologica » IX, Franciscan Institute, St. Bonaventure, New York, 1980, p. 310. La notion de representatio apparaît aussi dans un passage de !'Écrit sur les Sentences, mais elle est alors réservée aux vestiges et images - voir Scriptum in librum primum Sententiarum ordinatio, dist. II-ID, éd. St. Brown, adlaborante G. Gal, « Opera theologica », II, 1970, dist. III, q. IX, p. 543-544.

  7. Bos, Egbert Peter. 1987. "La théorie de la signification de la vox significativa ad placitum (nomen, verbum, oratio) dans les Introductiones Montane Maiores." In Gilbert de Poitiers et ses contemporains. Aux origines de la "Logica Modernorun", edited by Jolivet, Jean and Libera, Alain de, 73-90. Napoli: Bibliopolis.

    Actes du septième symposium européen d'histoire de la logique et de la sémantique médiévales. Centre d' études supérieures de civilisation médiévale de Poitiers 17 22 Juin 1985.

  8. Demonet, Marie-Luce. 2009. "Que reste-t-il du langage mental dans les textes philosophiques français à la fin de la Renaissance ?" In Le langage mental du Moyen Âge à l'âge classique, edited by Biard, Joël, 241-264. Louvain: Peeters.

    "Trop abondantes ou trop vagues, les solutions apportées à la question du langage mental sont traduites par une terminologie en langue vulgaire qui élague les complexités scolastiques mais fait également surgir d'autres notions complexes : la langue française ordinaire et non technique favorise un terme relativement nouveau, « pensée », qui est comme un doublet synonymique (et économique) de « discours mental », contenant implicitement « mental ». Entre la pesée et la croyance, ce nom dynamique t:ansfonne- [a conception d'un langage mentaI comme structure linguistique en mouvement d'évaluation du pour ou du contre, puis en mouvement simple d un concept à l'autre, que Montaigne voyait désormais comme une promenade du sens avant que « les pensées » ne deviennent illustres avec les liasses de Pascal. II les associe expressément au mouvement du corps : « Mes pensees dorment, si je les assis »(64)" (pp. 263-264 notes omises)

    (64) Montaigne, Essais, III, 3, 828b.

  9. Fortis, Jean-Michel. 1996. "La notion de langage mental : problèmes récurrents de quelques théories anciennes et contemporaines." Histoire, Épistémologie, Langage no. 18:75-101.

    Résumé : "Nous nous efforçons ici de séparer plusieurs thèses distinctes qui sont enveloppées dans l'hypothèse générale qu'il existe un langage de la pensée. Nous donnons d'abord un rapide exposé des bases historiques du concept de langage mental. Nous distinguons ensuite un inscriptionnalisme matériel (et ses diverses formes), qui postule que l'individuation d'une représentation est accomplie par une structure symbolique locale — et un inscriptionnalisme sémantique, qui postule que la réalisation d'une formule mentale suffit à la doter d'un contenu. Nous nous tournons ensuite vers la gnoséologie contemporaine et montrons que ces thèses dépendent et proviennent de conceptions encore plus générales, et qui posent que (1) certaines représentations sont intrinsèquement porteuses de signification, (2) la pensée est par nature compositionnelle, (3) les énoncés d'attitudes propositionnelles expriment adéquatement le contenu des croyances. Nous mettons en doute la validité de ces conceptions. Au cours de la discussion, nous signalons quelques similarités frappantes entre certains problèmes anciens et contemporains soulevés par la notion de langage mental."

  10. Gourinat, Jean-Baptiste. 2013. "Le discours intérieur de l'ame dans la philosophie stoicienne." Χώρα no. 11:11-22.

    Résumé : "Plusieurs auteurs anciens attribuent aux stoïciens une distinction entre le logos endiathetos et le logos proféré (prophorikos), qui est souvent assimilée à l’opposition entre le langage proféré et la raison intérieure, et tend à confondre la position stoïcienne avec l’identification platonicienne de la pensée à un dialogue intérieur. Mais, tandis que le logos endiathetos est clairement identifié à la capacité humaine de raisonner, il n’est pas présenté comme un dialogue intérieur. Il réside d’abord dans une certaine disposition de l’homme à enchaîner des énoncés de manière logique, tandis que le langage proféré des hommes repose sur la capacité d’attacher un sens au mot, d’émettre le langage depuis la pensée. Par ailleurs, Chrysippe semble bien avoir reconnu un langage intérieur, mais celui-ci n'est pas identifiable au logos endiathetos ni à la pensée, dont il est nettement distingué, et il est encore moins un dialogue."

  11. Hurand, Bérangère. 2009. "La locutio mentis : une version anselmienne du verbe intérieur." In Le langage mental du Moyen Âge à l'âge classique, edited by Biard, Joël, 29-43. Louvain: Peeters.

    "Il est courant de rapporter la locutio mentis anselmienne à une notion augustinienne qui l'aurait préparée. Augustin et Anselme auraient ainsi en commun d'imaginer un « verbe intérieur » qui puisse fournir, à qui se rend attentif à l'activité de son âme, un accès direct au Verbe et à la Vérité divine à la ressemblance desquels il est formé." (p. 29)

    (...)

    "Les choses sont les similitudes de leur diction originaire, non l'inverse ; et le verbe humain n'est pas comparable au Verbe de Dieu, parce qu'il décompose, alors que Dieu pose sur les choses un regard surplombant et

    synthétique(44). Mais, le chapitre 10 du Monologion, en indiquant l'existence d'une deuxième forme de locutio mentis, nous renvoie à la gnoséologie anselmienne et à la fonction qu'il attribue au langage : transmettre l'expérience intériorisée de la res, et l'utiliser comme le matériau de la pensée. La similitude est alors investie d'un sens nouveau : elle n'est pas tant le reflet de la res que la matière de la créativité intellectuelle.

    L'intuition est relayée par la discursivité. Pour s'intéresser aux conditions logiques de la seconde, Anselme réunit la locutio du coeur et la locutio linguistique qu'Augustin, bien que faisant de l'une l'expression de l'autre, avait séparées. Ainsi, sans pouvoir être qualifié de concept, le verbum anselmien en devient plus proche que le verbum augustinien : il n'est pas tant le reflet de la réalité que sa transposition sur un plan conceptuel." (p. 43)

    (44) Cf. Proslogion, chap. 14 : l'intelligence divine est dite voir « d'un seul regard, toutes choses qui furent faites, de qui, par qui et comment elles furent faites de rien ».

  12. Ildefonse, Frédérique. 1992. "Perception et discours dans l'ancien stoïcisme." Histoire, Épistémologie, Langage no. 14:31-45.

    Résumé : "Si les Stoïciens, particulièrement dans le statut accordé à la représentation comprehensive, développent et élaborent le lien entre perception et discours, la définition de la représentation comme altération, plutôt que comme impression, me paraît viser à sauvegarder la dimension d'une multiplicité perceptive. Mon objet est d'examiner comment cette multiplicité inhérente à la perception doit être transcrite dans le discours, puis comment cette transcription nécessite la distinction entre deux types de partition du discours, répondant aux deux expressions de mérè tou logou d'une part, sloicheia tou logou d'autre part."

  13. Karger, Elizabeth. 1994. "Théories de la pensée, de ses objects et de son discours chez Guillaume d'Occam." Dialogue.Canadian Philosophical Review no. 33:437-456.

    "En effet Occam ne rendra pas campte de la même faç:on des actes d'intellection, particulièrement des actes d'intellection abstractive, selon qu'il postulera ou non ces objets généraux d'intellection que sont les ficta. II ne rendra pas campte non plus de la même faç:on du discours mental, dont les termes, du moins les termes généraux, sont des concepts, selon qu'il aura on non identifié ceux-ci a des ficta. Ce n'est pas non plus le même rôle qu'il assignera, dans Je savoir, aux propositions mentales selon Ja fa­ç:on dont il aura rendu campte du discours mental.

    En fait la plupart des doctrines occamistes portant sur l'esprit et ses productions recevront ainsi deux versions différentes, l'une presupposant l'hypothèse des ficta, l'autre non. C'est ce que je me propose de mettre en evidence en dégageant des textes pertinents ce que je designerai comme «deux théories occamistes de la pensée, de ses objets et de son discours», l'une s'inscrivant dans le cadre de l'hypothèse qu'il y a des ficta, tandis que l'autre fait l'economie de celle-ci(2). Chacune de ces théories inclura une théorie des actes intellectifs, une théorie du concept et des universaux, une théorie des termes simples du discours mental, et assignera un rôle aux propositions mentales dans le savoir." (pp- 437-438)

    (2) Le texte auquel je puiserai la premiere théorie, celle qui contient l'hypothèse des ficta, est essentiellement le Commentaire des Sentences et ceux auxquels je puiserai la seconde, qui n'admet pas cette hypothèse, sont les Quodlibets, la Somme de logique et les Questions sur la physique. Les références a ces textes et a d'autres textes d'Occam seront toutes a l'édition critique des oeuvres philosophiques et théologiques d'Occam, publiée par le Franciscan Institute a Saint-Bonaventure, NY, dont les differents volumes sont parus entre 1967 et 1988 et dont on m'excusera de ne pas citer, pour chaque volume, le nom du ou des éditeurs. L'abreviation «OTh.» sera employée pour «Opera Theologica» et «OPh.» pour «Opera Philosophical. Les textes d'Occam et des autres auteurs latins qui seront cites le seront en francais, traduits par moi.

  14. King, Peter. 2005. "Le rôle des concepts selon Ockham." Philosophiques no. 32:435-447.

    "Il me semble donc que le rejet de la représentation mentale par Ockham nous ouvre un chemin vers sa philosophie mature, qui est plus radicalement anti-réductionniste que l’alternative de Panaccio à l’interprétation standard et qui est également anti-mentaliste. De la même façon que Panaccio s’éloigne de l’interprétation standard sur la question (apparemment) étroite de l’éliminabilité sémantique des termes connotatifs dans le langage mental, je m’éloigne de Panaccio sur la question apparemment étroite de la représentation mentale. Bien sûr, même si j’ai insisté sur les différences, mon point de vue a beaucoup en commun avec celui de Panaccio, et pas seulement en ce qui concerne notre rejet commun de l’interprétation standard. Ne serait-ce que parce nous sommes d’accord sur le fait que, pour bien comprendre la philosophie mature d’Ockham, on doit commencer avec sa philosophie de l’esprit – ce qui, en fin de compte, implique de s’accommoder du double rôle qu’Ockham assigne aux concepts." (p. 447)

  15. Koch, Isabelle. 2009. "Le verbum in corde chez Augustin." In Le langage mental du Moyen Âge à l'âge classique, edited by Biard, Joël, 1-28. Louvain: Peeters.

    "Pour décrire l'activité cognitive humaine, Augustin a recours à deux modèles : l'un est visuel (penser, c'est voir par le regard intérieur de l'esprit), l'autre, verbal (penser, c'est dire de façon intérieure, parler dans son coeur). De ce second modèle relève la notion de « verbe du coeur » (verbum cordis, verbum in corde) ou de« verbe intérieur» (verbum intus).

    Il ne s'agit pas là de simples métaphores : nos actes de pensée sont réellement des visiones et des locutiones intérieures, affirme Augustin. Cela implique une élaboration conceptuelle des expériences concrètes de la vision (sensible) et du discours (proféré) permettant de décrire exactement, et non de suggérer simplement de façon imagée, ce qu'est un acte de pensée. Mais pourquoi recourir à deux modèles, construits à partir d'expériences concrètes très différentes ? C'est à travers cette question que la théorie augustinienne du verbe intérieur sera ici examinée." (p. 1)

  16. Lafleur, Claude. 2001. "Présentation synoptique du livre de Claude Panaccio : Le discours intérieur. De Platon à Guillaume d’Ockham." Laval Théologique et Philosophique no. 57:209-211.

    "Pour permettre de situer plus facilement les contributions (sur les aspects méthodologique, antique, médiéval et contemporain) ainsi que les réponses autoritatives qui constituent ce dossier dans le long parcours de l'enquête diachronique de Claude Panaccio sur le thème du discours intérieur, il s'agit simplement ici de donner d'emblée — sous forme d'un compte rendu schématique — un aperçu d'ensemble de la structure de l'ouvrage panaccien et une caractérisation minimale de chacune de ses parties." (p. 209)

  17. ———. 2001. "Questions de style et de méthode. Claude Panaccio et l’histoire d’un thème philosophico-théologique del l?Antiquité à la fin du Moyen Âge." Laval Théologique et Philosophique no. 57:213-223.

    Résumé : "On soulève ici, dans une réflexion sur la méthode et le style opérant une fréquente comparaison avec les travaux d'Alain de Libera, la question de savoir si le traitement du thème du discours intérieur dans la longue durée par Claude Panaccio rend adéquatement compte de l'inscription historique et de l'inscription théologique du problème considéré. La conclusion est positive quant au premier point, plus dubitative quant au second lorsque l'interprétation de la pensée du franciscain Guillaume d'Ockham est enjeu. La difficulté posée par l'inscription institutionnelle de l'activité philosophique du scolastique Guillaume d'Ockham et de ses pairs théologiens est finalement brièvement évoquée."

  18. Mariani-Zini, Fosca. 2009. "Topique et argumentation dans le premier humanisme italien." In Le langage mental du Moyen Âge à l'âge classique, edited by Biard, Joël, 221-239. Louvain: Peeters.

    "Je voudrais toutefois suggérer que l'humanisme italien du XV" siècle, tout en reconnaissant que la pensée s'exerce toujours dans des conditions historiques et des expressions individuelles, a cherché à élaborer une topique de la mens, caractérisée par une structure anticipative qui préoriente, selon des dispositifs schématiques donnés par les relations topiques et les états de cause, l'argumentation propre à l'espèce humaine. Je reconnais aisément qu'il s'agit là d'une lecture qui cherche, en adoptant un principe d'équité ou de charité, à présupposer au préalable la cohérence la plus grande que des éléments différents, sinon hétérogènes, caractérisant la réflexion des humanistes, peuvent assumer dans un certain parcours interprétatif. Je chercherai ainsi à montrer comment l'exigence, propre à la philologie naissante, de comprendre le discours d'autrui conduit les humanistes à faire l'hypothèse de la constance de nos dispositifs argumentatifs, au-delà des « idiotismes » linguistiques." (p. 222)

  19. Michon, Cyrille. 1994. Nominalisme. La théorie de la signification d'Occam. Paris: Vrin.

    Chapitre IV: Le langage mental, pp. 143-172; Équivocité dans le langage mental, pp. 232-236.

    "Description du langage mental

    Ce qui précède n’a été que l’élucidation, laborieuse, de la notion de ‘signe linguistique (naturel) mental’. L’entreprise était exigée par la notion première de ‘langage mental’. Si nous acceptons l’analyse occamiste, nous sommes désormais en mesure d’identifier la pensée à un langage, l’acte de penser à un parler mental (mentaliter loqui), sans qu’il n’y ait là ni métaphore, ni analogie, puisque la seule distinction essentielle est celle de l’origine des signes (arbitraires ou naturels). Nous sommes aussi en mesure, si l’analyse précédente nous paraît une impasse, de rejeter cette identification et de n’y voir tout au plus qu’une métaphore ou une analogie. Mais, dans les deux cas, l’analyse du langage mental que fournit Occam a son utilité propre. Dans l’hypothèse positive, elle vaut comme l’achèvement de la réduction de la pensée à un langage ; dans l’hypothèse négative, comme la contre-épreuve d’une théorie erronée. La théorie du langage mental est bien connue, je me contenterai d’une présentation sommaire, suffisante pour les réflexions critiques qu’elle inspire.

    Il existe un langage de la pensée - c’est là un point qui n’est pas vraiment discuté. A toute proposition dans un langage conventionnel (LC) correspond une proposition dans l’esprit, donc dans le langage mental (LM). Occam ne donne pas de justification à cette affirmation, puisqu’il prétend reprendre la tradition augustinienne et même la uadition aristotélicienne du texte du De Interpretatione sur les passions de l’âme(2). Mais il est clair que la seule explication est l'exigence de compréhension. La notion de proposition mentale n’est pas la proposition des modernes, bien qu’elle lui ressemble. Elle constitue le contenu exprimé par une phrase (sentence) dans le LC, contenu qui demeure identique après une traduction dans un autre LC, ou après des modifications grammaticales qui n’altèrent pas le sens de la phrase (comme la conversion de l’actif au passif). Mais c’est une autre phrase individuelle (token), qui existe dans une âme individuelle.£ (pp. 160-161)

    (2) Via Boèce dans son propre commentaire. C’est toujours le texte de 16a 3-18.(...)

  20. ———. 2009. "Les représentations rendent-elles indirecte la connaissance des choses ?" In Le langage mental du Moyen Âge à l'âge classique, edited by Biard, Joël, 45-60. Louvain: Peeters.

    "Le réalisme indirect soutient alors que nous avons une connaissance des choses, mais une connaissance indirecte, médiate : par le biais des représentations, dans un processus qui pourrait être qualifié d'inférentiel.

    Autrement dit, le réalisme indirect soutient que l'objet immédiat de la connaissance, ce sont les représentations, et que les choses en elles-mêmes ne peuvent l'être qu'en second lieu, à partir de cette première connaissance.

    Selon Panaccio, qui réactualise des critiques formées en leur temps par des quasi-contemporains comme Pierre Olivi, Durand de Saint-Pourçaint ou Guillaume d'Ockham, Thomas est un représentationnaliste et un réaliste indirect. Je ne sais pas si cette conjonction n'est pas une implication selon Panaccio. En tout cas, je voudrais soutenir que Thomas est peut-être représentationnaliste, mais qu'il n'est pas un réaliste indirect. Pour ce faire, je devrai distinguer plusieurs sens du représentationnalisme, et montrer que si Thomas tombe sous l'un d'entre eux, il ne tombe pas sous le sens le plus fort, qui est celui du réalisme indirect." (pp. 46-47, une note omise)

  21. Narbone, Jean-Marc. 2001. "Circonstances et profil d’une rencontre." Laval Théologique et Philosophique no. 57:207-209.

    "Convaincu d'emblée de l'importance de ce livre, notre distingué collègue Claude Lafleur prit l'initiative de former à l'occasion de cette parution une Table ronde spéciale (« Le discours intérieur : Antiquité, Moyen Age, époque contemporaine. Autour d'un ouvrage récent de Claude Panaccio », Québec, 4 décembre 2000) où plusieurs chercheurs de l'Université Laval purent faire écho aux divers questionnements soulevés par cette étude. Avec cet événement, organisé conjointement par la Faculté de philosophie, l'Institut d'études anciennes et le Laboratoire de philosophie ancienne et médiévale de l'Université Laval, l'ouvrage trouvait ainsi un cadre d'échanges et de discussions des plus privilégiés." (p. 297)

  22. Panaccio, Claude. 1992. "Intuition, abstraction et langage mental dans la théorie occamiste de la connaissance." Revue de Métaphysique et de Morale no. 97:61-82.

    "En matière de théorie de la connaissance, Occam dispose, la chose est frappante, de deux terminologies distinctes. D'un côté, il recourt avec régularité au vocabulaire de la « notitia » (ou « cognitio ») et à la distinction, qu'il adapte de Duns Scot, entre « notitia intuitiva » « notitia abstractiva ». Mais en même temps, il prend plus au sérieux que n'importe quel autre penseur médiéval avant lui l'idée que la pensée se tisse en un discours mental, une « oratio mentalis », à laquelle il applique systématiquement le vocabulaire de la sémantique terministe (« significatio », « suppositio », « connotatio », etc.) qui était en usage depuis le XIIe siècle pour l'analyse logique du discours oral écrit. Comment ces deux appareils s'articulent-ils l'un à l'autre ? Il n'y guère là-dessus, assez curieusement, de discussion très élaborée dans les textes mêmes d'Occam. La plupart des passages qui emploient l'une des deux terminologies ignorent tout à fait l'autre ou ne lui accordent, en tout cas, qu'une place secondaire. Et ceux qui les mettent les deux à contribution ne les organisent pas pour autant en une théorie bien explicite. Non que Guillaume soit incohérent, loin de là, mais une certaine reconstruction s'impose ici, à laquelle justement j'entends me livrer dans cet article. Je montrerai en particulier que la doctrine occamiste invite à traiter les actes d'intuition et d'abstraction comme autant de termes signifiants, capables de figurer, en personne pour ainsi dire, dans des propositions mentales. Et je m'interrogerai sur les catégories syntaxiques et sémantiques auxquelles on doit, dès lors, les assigner. La distinction entre connaissance intuitive et connaissance abstractive sera ainsi mise en correspondance avec l'opposition, au niveau des éléments simples du langage mental, entre les termes singuliers et les termes généraux." (pp. 61-62)

  23. ———. 1992. Les mots, les concepts et les choses. La sémantique de Guillaume d'Occam et le nominalisme d'aujourd'hui. Paris: Vrin.

    "Quant à la forme, je présenterai ma reconstruction sous la figure d’un système constructionnel de définitions et de règles. L’étude se focalisera, au premier chapitre, sur la théorie sémantique de mon auteur, assortie de quelques éléments d’ontologie. C’est elle, surtout, que je voudrais exploiter par la suite, quitte à la compléter au fur et à mesure par certains autres modules théoriques, tirés, selon les besoins de la discussion, de la théorie de la connaissance d’Occam ou de sa métaphysique. Cette sémantique, je la réorganiserai en une séquence de formules numérotées, chargées chacune d’en représenter d’une manière précise une thèse ou une définition caractéristique. On posera à la base du système certaines relations primitives et l’on reconstituera à partir de là — et toujours en exploitant de près les textes d’Occam — une théorie nominaliste générale de la référence et des conditions de vérité. Je soulignerai explicitement, à la fin du chapitre, les écarts — relativement accessoires — que je me serai permis, ce faisant, par rapport à la doctrine originale et j’en donnerai, à chaque fois, les raisons.

    J’explorerai, dans les trois autres chapitres, certains thèmes philosophiques particuliers, liés à la problématique du nominalisme et pour lesquels l’occamisme me semble spécialement pertinent : la question du langage mental, celle des rapports entre signification et vérité, et celle, enfin, de la portée sémantique des prédicats généraux. Pour chacun de ces thèmes, un auteur contemporain jouera dans mon texte le rôle d’interlocuteur privilégié d’Occam: Jerry Fodor pour le premier, Donald Davidson pour le second, Nelson Goodman pour le troisième. J’interrogerai donc l’occamisme reconstruit — et parfois complété en cours de route — pour voir comment il réagit aux défis de ces trois dignes chevaliers de la philosophie analytique actuelle : comment, sur tel point, sa démarche se mesure à la leur; s’il est ébranlé ou conforté par leurs arguments; s’il suggère, enfin, des solutions aux difficultés qu’ils rencontrent. Ces questions clés guideront, pour chacun des trois chapitres, la confrontation d’Occam avec une doctrine aujourd’hui discutée et dont on verra, dans chacun des trois cas, qu’elle s’apparente fortement à la sienne par certains aspects importants."

  24. ———. 1992. "Le nominalisme et la question du langage mental." In Épistémologie et Cognition : Colloque de Cerisy, edited by Andler, D., Jacob, P., Proust, J., Récanati, F. and Sperber, D., 27-37. Liège: Mardaga.

  25. ———. 1995. "Augustin, le verbe mental et l’amour." In Les philosophies morales et politiques au Moyen Âge : actes du IXe Congès international de Philosophie Médiévale, Ottawa, du 17au 22 août 1992, edited by Bazán, Bernardo Carlos, Andújar, Eduardo and Sbrocchi, L. G., 277-286. New York: LEGAS.

  26. ———. 1996. "Le langage mental en discussion: 1320-1335." Les Études Philosophiques:323-339.

    Résumé : "Guillaume d'Ockham fut l'initiateur principal d'une approche sémantique aux phénomènes cognitifs : la pensée, pour lui, est un discours intérieur et il propose de l'analyser systématiquement à travers les catégories de la grammaire et celles - surtout - de la .théorie nouvelle des « propriétés des termes » (signiftcatio, suppositio ... ). On examine ici comment cette suggestion fut reçue chez les philosophes anglais du temps d'Ockham, en particulier : Gauthier Chatton, Hugues Lawton, le Pseudo-Campsall, Crathorn, Robert Holkot et Adam Wodeham."

  27. ———. 1996. "Des signes dans l'intellect." Cahiers d'Épistémologie:1-30.

    Reprinted in: Harjett Singh Gill, Giovanni Manetti (eds.), Signs and Signification, Vol. II. New Delhi: Bahri Publications 2000, pp. 63-88."

    "Existe-t-il un langage de la pensée, universel et antérieur à la division des langues?

    Un langage aux structures innées, que chaque être humain utiliserait intérieurement dans ses computations mentales, avant d'entrer en communication avec autrui, avant même d'apprendre une langue quelconque? C'est là une idée, en tout cas, qui, dans la foulée de la linguistique transformationnelle de Noam Chomsky, est redevenue un philosophème respectable dans la philosophie analytique des vingt dernières années. Elle a été ardemment défendue, en particulier, par l'Américain Jerry Fodor dans son livre de 1975, The Language of Thought, et dans ses travaux ultérieurs(1). Elle est beaucoup critiquée, certes, mais elle est défendue aussi par plusieurs auteurs(2) et prise aux sérieux dans les débats actuels de la philosophie de l'esprit en Amérique, où Fodor, il faut le dire, joue un rôle de premier plan." (p- 1)

    (1) Jerry A Fodor, The Language of Thought, New York, Thomas Y. Crowell, 1975. Voir aussi du même auteur Psychosemantics: The Problem of Meaning in the Philosophy of Mind, Cambridge, MA, The MIT Press, 1987, et «Replies» dans Meaning in Mind: Fodor and his Critics, sous la dir. de B. Loewer et G. Rey, Oxford, Blackwell, 1991, pp. 255-319.

    (2) Voir par exemple J. Christopher Maloney, The Mundane Matter of the Mental Language, Cambridge, Cambridge University Press, 1989.

  28. ———. 1999. Le discours intérieur. De Platon à Guillaume d'Ockham. Paris: Editions du Seuil.

    Sur ce livre voir: Laval Théologique et Philosophique, vol. 57 n. 2 (June 2001).

    Table: Avant-propos 13; Introduction 17; Première Partie: Les Sources; 1. Platon et Aristote 29; 2. Logos endiathetos 53; 3. Verbum in corde 94; 4. Oratio mentalis 120; Deuxième Partie: Les controverses du XIII siècle; 5. Triple est le verbe 153; 6. L'acte contre l'idole 177; 7. Le concept et le signe 202; 8. De quoi la logique parle-t-elle? 228; Troisième Partie: La Via moderna; 9. L'intervention d'Ockham 253; 10. 10. Réactions 279; Conclusion 305; Bibliographie 321; Index des noms 335-342.

    "Je me propose dans ce livre une autre interrogation encore, plus proprement historique, mais suscitée par la même coïncidence : comment la tradition philosophique médiévale en est-elle venue à donner naissance à une théorie hautement articulée du langage mental, comme celle d'Ockham? A la faveur de quelles inspirations? Et pour résoudre quels problèmes? Peut-on, six ou sept siècles après, retracer - et comprendre - les discussions précises, souvent techniques, qui ont conduit à ce développement doctrinal?" (p. 20)

    (...)

    "L'objectif, donc, est d'étudier l'émergence et la formation du thème du discours mental dans la philosophie médiévale jusqu'à Guillaume d'Ockham. La philosophie médiévale étant, cependant, très dépendante de ses sources gréco-arabes et chrétiennes, l 'histoire serait inintelligible à s'en tenir, vers l'amont, aux frontières chronologiques du Moyen Age. Il nous faudra remonter beaucoup plus haut, jusqu'à Platon et Aristote, et repérer, à partir de là, les divers usages qui ont été proposés de l'idée de discours intérieur jusqu'au XIVe siècle, que ce soit chez les stoïciens, les néoplatoniciens, les Pères de l'Église, les Arabes ou les scolastiques du Moyen Age même. Il s'agira, chaque fois, d'identifier les problèmes que les auteurs entendaient traiter à l'aide d'une telle notion et de décrire les rôles précis qu'ils lui confiaient dans leurs discussions théoriques. Sur le plan diachronique, j'essaierai de retracer, en cours de route, les filières par lesquelles l'idée s'est transmise au cours des siècles. On verra de la sorte le thème du langage mental voyager d'un contexte à l'autre, chatoyer sous des éclairages variés et s'affûter au fil des discussions impitoyables que favorisait l'université médiévale. Accessoirement, cela permettra d'évaluer l'originalité d'Ock:ham par rapport à ses devanciers en cette matière." (p. 22)

  29. ———. 2000. "Guillaume d'Ockham, les connotatifs et le langage mental." Documenti e Studi sulla Tradizione Filosofica Medievale no. XI:297-316.

    Updated translation of: Connotative Terms in Ockham's Mental Language.

  30. ———. 2001. "Réponses de l’Auteur. De quelques variations sur un thème séculaire." Laval Théologique et Philosophique no. 57:261-276.

    Résumé : "Cet article répond aux questions soulevées par Claude Lafleur, Martin Achard, Paul-Hubert Poirier, David Piché et Marie-Andrée Ricard au sujet du livre de l'auteur, Le discours intérieur (1999). Y sont successivement abordés : la méthodologie de l'entreprise historique en philosophie (avec référence aux idées d'Alain de Libera à ce sujet), le traitement du logos endiathetos chez les Stoïciens, chez Philon d'Alexandrie et chez Irénée de Lyon, les rapports de la philosophie et de la théologie dans la scolastique médiévale, et ceux de l'herméneutique avec la théorie augustinienne du verbe intérieur."

  31. ———. 2003. "Guillaume d'Ockham et les syncatègoremes mentaux: la première théorie." Histoire, Épistémologie, Langage no. 25:115-144.

    "Dans un court passage de son Commentaire des Sentences (Ordinatio I, dist. 2, quest. 8), Guillaume d’Ockham, en réponse à une objection, expose une théorie de l’origine des concepts syncatégorématiques dans l’esprit qui a beaucoup étonné les commentateurs récents. Selon cette approche, les concepts syncatégorématiques seraient dérivés des syncatégorèmes linguistiques par un processus complexe de réaffectation, qui prend sa source dans la représentation mentale des mots. Ockham a par la suite abandonné cette position, qu’il associait à sa première théorie des concepts en général (la théorie dite des ficta), mais elle n’en est pas moins remarquable sur le plan philosophique. On s’emploie ici à élucider le mécanisme cognitif ainsi postulé par le venerabilis inceptor, par un examen détaillé de l’unique développement qu’il y ait jamais consacré."

  32. ———. 2005. "Le paradoxe du menteur et le langage mental : réflexions sur l'approche restrictionniste, Liber amicorum in honorem Huberti Hubien." In Logique et ontologie : Perspectives diachroniques et synchroniques, edited by Beets, François and Gavray, Marc-Antoine, 55-71. Liège: Éditions Université de Liège.

    "Restrictionism is an approach to the Liar paradox and related puzzles that was quite popular in the thirteenth and early fourteenth century.

    The idea is to resort to a rule restricting the reference of certain terms (their 'suppositio') in certain propositional contexts. But how are such apparently ad hoc rules supposed to govern thought itself, or mental language? This objection was raised against restrictionism by Thomas Bradwardine and John Buridan (around 1330), and was considered decisive. The present paper re-examines this discussion and re-evaluates in consequence the prospects that remain for a defensible form of restrictionism."

  33. ———. 2009. "Le jugement comme acte mental selon Guillaume d'Ockham." In Le langage mental du Moyen Âge à l'âge classique, edited by Biard, Joël, 117-133. Louvain: Peeters.

    "Ockham avait introduit cette notion d'acte judicatif dès le Prologue de son Commentaire des Sentences, alors qu'il souscrivait encore à la théorie dite du fictum, pour laquelle les concepts et les propositions mentales sont des objets purement idéaux produits par les actes mentaux(5).

    • Mais il en conserve l'idée lorsqu'il passe progressivement, dans les années 1320, à la théorie de l'actus. Sauf que les choses, désormais, se présentent bien différemment : les concepts et les propositions mentales étant eux aussi des actes mentaux dans cette théorie, on se retrouve ainsi avec toute une population d'actes dans l'intellect, dont certains sont des actes conceptuels, d'autres des actes propositionnels, et d'autres encore des actes judicatifs ; et la question se pose dès lors de savoir comment tout cela tient ensemble dans le discours intérieur, comment, en particulier, les actes judicatifs sont liés dans l'esprit aux actes propositionnels. C'est ce problème que je voudrais discuter ici." (p. 119)

    (5) Pour l'introduction originale de l'actus iudicativus dans l'oeuvre d'Ockham, voir: Guillelmi de Ockham, Scriptum in librum primum Sententiarum. Ordinatio [dorénavant : Ord.], Prologue, quest. 1, éd. G. Gal et S. Brown, « Opera theologica » [dorénavant : O. Th.] I, Franciscan Institute, St. Bonaventure, New York, 1967, p. 16-17.

  34. Pécharman, Martine. 1992. "Le discours mental selon Hobbes." Archives de Philosophie no. 55:552-573.

    Résumé : "L'analyse hobbesienne du discours mental s'inaugure par une réfutation de la substantialité de l'esprit. Le discours mental n' y est conçu que comme un effet de la sensation. Néanmoins, Hobbes n'adopte pas une réductionnisme radical ; car le discours mental implique une rupture avec la suite indéfinie des sensations. Il parvient même à conquérir quelque autonomie par la persiststance des phantasmes, qui sont la matière d'un raisonnement interne. Hobbes échappe ainsi à une forme inverse de réductionnisme : pas plus qu 'il ne s'identifie à la pure succession indéfinie des sensations, le discours mental ne saurait étre ramené a une suite de noms universels. Cependant il ne permet pas à lui seul le savoir au sens stnct : il faut introduire la mémoire sémantique par convention, et partant, les noms universels, pour traduire ce discours mental en discours verbal, mais de telle manière que l'hypothèse d'un langage privé soit rendue impossible."

  35. ———. 2009. "De quel langage intérieur Hobbes est-il le théoricien? ." In Le langage mental du Moyen Âge à l'âge classique, edited by Biard, Joël, 265-291. Louvain: Peeters.

    "Il est un jeu qui consiste à rechercher, dans un groupe d'éléments quelconques, celui de ces éléments qui n'est pas réellement un membre du groupe en question, celui dont la présence parmi les autres ne revient pas à une appartenance au même groupe que les autres, celui qui n'est qu'un intrus. « Cherchez l'intrus », cette invitation ludique me semble pouvoir être aisément satisfaite au cours du présent Symposium : l'intrus, c'est Hobbes, et à la question formant le titre de ma communication, « De quel langage intérieur Hobbes est-il le théoricien ? », je peux d'emblée répondre : « D'aucun ». Hobbes n'est en aucune manière un théoricien du langage intérieur." (p. 265)

  36. Perini-Santos, Ernesto. 2007. "La structure de l'acte intellectif dans les théories ockhamiennes du concept." Vivarium:93-112.

    "William of Ockham held in his career two different theories about the nature of concepts. According to the first theory, concepts are forged by the mind and "terminate" the mental acts which produce them. This so called "fictum"-theory was abandoned, and Ockham held another theory, according to which concepts are identified with the mental acts themselves. While I think this is a correct description of the evolution of his philosophy, there is one aspect that has gone so far (almost) unnoticed : in his later theory, not only concepts do not terminate mental acts, but nothing seems fit to play this role. Mental acts are no longer "terminated" by anything. Therefore, as the theory of concepts changes, there is also a change in the theory of mental acts. This last change explains the disappearance of the vocabulary associated with the verb "terminare" in the exposition of the mental act theory."

  37. Piché, David. 2001. "Philosophie médiévale. Anselme de Cantorbéry, Thomas d’Aquin et Guillaume d’Ockham sur le thème du discours intérieur : quel est le problème ?" Laval théologique et philosophique no. 57:243-249.

    Résumé : "La notion de discours intérieur (locutio mentis, verbum mentis ou oratio mentalis), telle qu 'elle fut élaborée au Moyen Age latin, a assumé, d'un auteur à l'autre, des fonctions ou des finalités théoriques différentes. Le texte qui suit adresse une question simple à Claude Panaccio : quel(s) problème(s) Anselme de Cantorbéry, Thomas d'Aquin et Guillaume d'Ockham cherchent-ils respectivement à résoudre en faisant intervenir cette notion de discours intérieur ?"

  38. Piech, Christian. 2001. "Langage intérieur et ontologie linguistique à la fin du XIXe siècle." Langue française no. 132:26-47.

    Abstract: "The problem of inner language originated from classical Greek philosophy, then developped in medieval thought. Its early nineteenth century renewal can be located in the philosophical perspective of de Bonald and Gamier. This trend is then being developped by Reigner and Chaignet in the field of philology, while Egger (1881) opposes it. The latter arguments are echoed by Darmesteter's, Bréal's and Henry's semantic analysises whithin linguistics. In the domain of psychology, they are also linked to Flournoy's work in the context of his collaboration with F. de Saussure. The analysis of oral utterance stands from heterogeneous view points, but poses two questions: 1st, that of the connection between the individual and social traits of language; 2nd, that of linguistic ontology, i.e. the link of the speaking subjects to one self in the realm of language."

  39. Poirier, Paul-Robert. 2001. "Gnose et patristique. À propos de deux attestations du discours intérieur." Laval Théologique et Philosophique no. 57:235-241.

    Résumé : "Cette communication examine deux attestations du discours intérieur, chez Philon d'Alexandrie (Quaestiones in Genesim V [IV], 96) et Irénée de Lyon (Adversus haereses II, 13, 2)."

    "Philon d'Alexandrie

    Je suis tout à fait d'accord avec l'interprétation des textes de Philon d'Alexandrie que propose le prof. Panaccio aux pages 63-71 [de Le discours intérieur. De Platon à Guillaume d'Ockham (1999)] ; les textes cités illustrent particulièrement bien l'enracinement philosophique de sa pensée et de son allégorie biblique.

    Je voudrais simplement revenir sur la lecture d'un extrait des Quaestiones in Genesim (V [IV], 96 ; Le discours intérieur, p. 70), texte auquel le prof. Panaccio accorde une certaine importance. Comme on le sait, le maniement des Quaestiones in Genesim et Exodum de Philon est assez délicat, car, comme dans le cas de l'Alexander, il s'agit d'un écrit dont l'original grec est perdu et qui n'est plus accessible que par une

    traduction arménienne. Traduction fort heureusement très littérale, qui permet dans une large mesure de recouvrer le texte grec sous-jacent." (p. 236, une note omise)

    (...)

    "Irenée de Lyon et les gnostiques

    Ma deuxième remarque touche la section de l'ouvrage, pages 84-90, où est invoqué le témoignage d'Irénée de Lyon, dans un passage de l'Adversus haereses (II, 13, 2), qui, perdu en grec, trouve heureusement un parallèle strict chez Maxime le Confesseur et Jean Damascene." (p. 238)

  40. Ricard, Marie-Andrée. 2001. "Herméneutique contemporaine. Le verbe intérieur au sein de l’herméneutique de Hans-Georg Gadamer." Laval Théologique et Philosophique no. 57:251-260.

    Résumé : "Si le verbe intérieur ne joue qu 'un rôle périphérique dans Vérité et méthode, tant la question de la vérité du langage l'emporte sur celle du rapport du langage et de la pensée auquel le thème du verbe intérieur est traditionnellement associé, voilà qu 'il se porte au cours des dernières années à l'avant-plan des réflexions de Gadamer et qu 'il semble renverser certaines thèses majeures de son herméneutique. On tentera ici défaire le point sur cette question en tâchant de déterminer la signification que Gadamer accorde à ce fameux verbe."

  41. Rijk, Lambertus Marie de. 1975. "La signification de la proposition (dictum propositionis) chez Abélard." In Pierre Abélard - Pierre le Vénérable. Les courants philosophiques, littéraires et artistiques en Occident au milieu du XII siècle, edited by Jolivet, Jean and Louis, René, 547-555. Paris: Éditions du Centre national de la recherche scientifique.

    Publié aussi dans: Studia Mediewistyczne 16, 1975 pp. 155-161.

    Repris comme chapitre IV in: L. M. de Rijk, Through Language to Reality. Studies in Medieval Semantics and Metaphysics, Edited by Bos Egbert, Northampton: Variorum Reprints, 1989.

    "Cette communication se borne a un bref examen de la signification de la phrase complète (propositio) dans la logique de Pierre Abélard.

    Il paraît utile de commencer par la définition du verbe signifier (significare) chez ce logicien.

    'signifier' dit des mots (dictiones) c'est produire une intellection dans l'âme de l'auditeur (Logica ingredientibus 307, 30 ss.), tandis que le même verbe est également appliqué à la dénotàtion des choses extérieures (ibid.); dans ce dernier sens, le verbe est synonyme de appellare, nominare, demonstrare, designare. 'signifier' dit des phrases complètes (propositiones) c'est produire une intellection laquelle est formée par la liaison des intellections de ses parties (dictiones)." p. 547

    "On peut conclure que selon Abélard le dictum n'est pas un objet qui serait indépendent de la pensée, mais plutôt le contenu de la pensée, c'est-à-dire une intellection objectivée, qui correspond soit à un état de choses réel, soit à un état de choses seulement possible (Dial. II, 205, 28-30: id dicimus quod id quod dicit hec propositio 'Socrates est homo', est unum de his que natura patitur esse), soit un état de choses tout à fait impossible (Dial. II, 158, 7-9: la proposition 'Socrates est lapis' ne reflète pas une inherentia de Socrate et de pierre, ni 'Socrates non est lapis' leur rémotion).

    (...)

    Ainsi, l'existence qu'établit la proposition en parlant, n'est pas une existence réelle, mais, pourrait-on dire, une existence parlée, ou plutôt, une existence pensée ou logique.

    Employant la distinction bien connue du XIV siècles (presentée notamment par Jacques d'Ascoli, Thomas d'York, Pierre Thomae):

    res: 1) extra animam (chose extérieure); 2) in anima: a) subiective ( = acte de l'intellection comme tel) b) obiective (contenu de l'intellection).

    on peut dire qu'Abélard a essayé, à sa façon, de montrer que le dictum, de la proposition, loin d'être une chose extérieure (res extra animam) est une chose qui doit son existence à l'âme ou a l'intellection (res in anima), mais qu'il faut en même temps bien le distinguer de l'acte de l'intellection pris comme tel (res in anima subiective), et reconnaître, sa propre identité dans le contenu objectif de l'intellection. Par là, le dictum du grand logicien du XII siècle semble être d'une nature logique par excellence." (pp. 554-555, notes omises)

  42. Robert, Aurélien. 2009. "Les deux langages de la pensée. A propos de quelques réflexions médiévales." In Le langage mental du Moyen Âge à l'âge classique, edited by Biard, Joël, 145-168. Louvain: Peeters.

    "Il s'agira donc ici de montrer qu'alors même que les théories du langage mental dites « naturalistes » sont de plus en plus raffinées à partir du XIV" siècle, la réflexion sur la dépendance de la pensée structurée aux langues connaît elle aussi un nouvel essor et donne lieu à des options philosophiques radicalement opposées à celles d'Ockham. Dans ce geste critique, de nouveaux problèmes émergent au sujet de l'universalité, de la naturalité et de l'unité du langage mental. Comment expliquer à partir des seules idées de signe naturel, de similitude ou d'acte - comme le requiert le réductionnisme d'Ockham - la construction sémantique et syntaxique de cette oratio mentalis ? La catégorie de signe naturel semble notamment montrer son insuffisance pour expliquer la formation de certaines parties du discours de la pensée. En particulier, plusieurs philosophes se demanderont comment concevoir de manière purement naturelle des syncatégorèmes dans l'esprit (quantificateurs, copules, etc.). Au terme de ce parcours, on verra apparaître une forme nouvelle de conventionnalisme qui ne nie pas l'existence d'une pensée naturelle et universelle, tout en lui refusant le statut de langage. On s'attachera donc, à travers quelques sondages, à mettre en perspective le rôle de la distinction des deux langages de la pensée, afin de montrer comment, pour quelques philosophes de la fin du Moyen Âge, s'il existe un langage de la pensée, c'est toujours au sens d'une intériorisation des langues." (pp. 147-148, une note omise)

  43. Schmutz, Jacob. 2009. "Quand le langage a-t-il cessé d'être mental ? Remarques sur les sources scolastiques de Bolzano." In Le langage mental du Moyen Âge à l'âge classique, edited by Biard, Joël, 307-337. Louvain: Peeters.

    "Au terme de ce parcours, il est possible de formuler deux arguments, l'un historiographique, l'autre philosophique.

    L'argument historiographique est que l'histoire scolastique du langage mental ne s'arrête pas après 1530, et qu'il n'y a donc pas eu ce « grand vide » qui n'aurait été comblé qu'avec la naissance de la philosophie analytique du XIX" siècle. Au contraire, la tradition scolastique médiévale a été poursuivie par de multiples chemins : le vieux concept médiévistique de la translatio studiorum se révèle d'une grande vertu, et peut être appliqué bien au-delà de la ville de Paris si souvent vue comme un point d'arrivée des savoirs anciens.

    (...)

    "L'argument philosophique est celui d'un changement de perspective radical dans l'analyse des propositions, qui s'est fait au gré d'un changement de discipline, passant de la logique à l'ontologie : pour les auteurs scolastiques du XVIII" siècle, le langage n'est pas d'abord mental, mais bien « réel ». Bolzano a été formé dans une culture scolastique totalement épargnée par la « révolution copernicienne » : connaître consistait encore pour lui à découvrir et non à construire le monde. La définition du connaissable est radicalement différente dans la perspective kantienne et bolzanienne : alors que le premier y voit un concept transcendantal ancré dans notre esprit (est connaissable ce qui est appréhendable par les sens et structurable par les catégories de l'entendement), Bolzano estime que le connaissable ne dépend ni des sens, ni des catégories de l'entendement.

    La Erkennbarkeit (traduction de la cognoscibilitas latine) est une propriété de la chose elle-même, en termes scolastiques une « dénomination intrinsèque »." (pp. 334-335, notes omises)

  44. Trottman, Christian. 1997. "Verbe mental et noétique thomiste dans le De verbo d’Hervé de Nédellec." Revue Thomiste no. 97:47-62.

Studi in Italiano

  1. Bottin, Francesco. 2000. "Linguaggio mentale e atti di pensiero in Guglielmo di Ockham." Veritas.Revista de Filosofia no. 45:349-359.

    Abstract: "William Ockharn developed themes of epistemology which place him in position which can easily be compared to that of modem thinkers. Such is notably the case of his works on mental language, for instance, which bring him closer to certain theories elaborated by Hilary Ptnam, especially his theory of representation."

  2. ———. 2005. Filosofia medievale della mente. Padova: Il Poligrafo.

  3. Consiglio, Francesco. 2016. "Linguaggio mentale e rappresentazioni mentali. Una breve diacronia da Platone a Guglielmo d’Ockham." ALIA. Revista de Estudios Transversales no. 5:39-62.

    Abstract: "Il problema dell’esistenza di un linguaggio mentale ha occupato le menti di molti filosofi dall’età classica fino ai nostri giorni. Quando esprimiamo un concetto, per esempio “un uomo corre”, seppure lo traduciamo in una lingua diferente (e dunque lo esprimiamo con parole e fonemi diferenti), notiamo al tempo stesso che permane immutato il contenuto concettuale, ovvero il corrispettivo mentale delle parole che pronunciamo. In sintesi, uno stesso stato mentale complesso può essere espresso con parole diferenti. I fautori del linguaggio mentale postulano delle rappresentazioni mentali che siano differenti dalle parole delle singole lingue e che siano, al contempo, dotate della possibilità di combinarsi tra loro in vario modo, così che agli stati mentali viene attribuito un ruolo semantico e una struttura composizionale, come quella delle lingue naturali. Particolarmente, si conosce oggi Jerry Fodor come il maggior sostenitore dell’esistenza di un linguaggio mentale. Tuttavia, c’è chi, come Claude Panaccio, sostiene che la nozione di language of thought che egli propone non sia così diversa da quella di oratio mentalis, proposta nel XIV secolo da Guglielmo d’Ockham.

    Dopo una messa a fuoco del contesto storico che origina la nozione di oratio mentalis, ci concentreremo sul problema delle rappresentazioni mentali e della loro valenza cognitiva."

  4. Laspia, Patrizia. 2019. "Discorso interiore/discorso esteriore. In dialogo con Giovanni Manetti." In I segni fra teoria e storia per Giovanni Manetti, edited by Gensini, Stefano and Prato, Alessandro, 51-61. Pisa: ETS.

    Abstract: "A partire da un contributo di Giovanni Manetti (2016) si ripercorre la contrapposizione fra linguaggio esteriore e linguaggio interiore nella tradizione filosofica greca. Si delineano due posizioni di fondo: la posizione discontinuista, rappresentata dagli Stoici, nega etica e razionalità agli animali, perché privi di 'linguaggio interiore' (logos endiathetos), ossia di ragione (logos), anche se capaci di imitare il linguaggio proferito (logos prophorikòs). All'estremo opposto, la posizione continuista, rappresentata dagli Accademici e dagli Scettici, argomenta a favore di una continuità cognitiva fra uomo e animale. Scopo dell'articolo è mostrare che la posizione discontinuista non si origina da Platone e Aristotele, da indagare alla luce della tradizione precedente. Nell'epos omerico il linguaggio è visto insieme come uno (legein, raccogliere) e molteplice. La molteplicità dei contenuti enunciativi diviene manifesta solo nel linguaggio vocale. Una sola voce possente (opa megale) si traduce infatti in una molteplicità di detti (epea) 'numerosi come fiocchi di neve in inverno'. Questo è il retroterra da cui si origina la fase aurorale della riflessione greca sul linguaggio. Parmenide considera la molteplicità sensibile 'nome' (onoma), ossia apparenza, ‘linguaggio esteriore’. Verità è solo la coincidenza fra 'dire' (legein) e 'comprendere' (noein) che si manifesta nell'unità assoluta dell'eon, l' 'è' della predicazione. Per Platone, il logos vocale é fatto di nomi e verbi che sono eidola, immagini deformate degli oggetti rappresentati. A un livello esteriore, vocale, i contenuti corrispondenti a nomi e verbi sono rappresentati come distinti; ma a un livello interiore – interiore alla proposizione, prima che al singolo parlante – i contenuti enunciativi si fondono in assoluta unità. Il logos infatti non nomina (onomazei) soltanto, ma compie o delimita qualcosa (ti perainei): e a quest'intreccio si dà il nome di logos (Soph. 262 d). Su questa linea si colloca la distinzione aristotelica fra linguaggio esteriore ed interiore (Anal. II 76 b 24-27) e lo stesso incipit del De interpretatione. La nozione di 'linguaggio interiore' non tematizza dunque, in Aristotele, l'interiorità dell'uomo, o la specificità della mente umana, ma l'interiorità del linguaggio; il grado zero della sua articolazione."

  5. Maierù, Alfonso. 1996. "Il linguaggio mentale tra logica e grammatica nel medioevo: il contesto di Ockham." In Momenti di Storia della logica e di storia della filosofia. Atti del Convegno di Roma (9-11 novembre 1994), edited by Guetti, Carla and Puja, Roberto, 69-94. Roma: Aracne Editrice.

    "«Linguaggio mentale» è locuzione ricalcata sull’inglese mental language (nella nostra tradizione filosofica, si è soliti parlare di «linguaggio interiore»); la sua recente fortuna è collegata ad un’effettiva ripresa d’interesse per la riflessione sul linguaggio non proferito da parte dei filosofi anglo–americani dell’ultimo quarantennio."

    (...)

    "Quanto agli studi di filosofia medievale, le discussioni sul linguaggio mentale cominciano almeno con Peter Geach(5) che rivolge a Ockham l’accusa di avere trasferito al piano mentale le proprietà della grammatica latina e d’avere poi voluto spiegare con ciò il fatto che tali proprietà appaiono nel latino. A Geach risponde John Trentmann(6), che invece vede nell’opera di Ockham una filosofia del linguaggio

    ideale." (pp. 69-70)

    (...)

    "Come si può ricavare anche solo dai titoli dei lavori finora ricordati, l’eroe di gran parte delle ricerche sul versante medievale è Guglielmo d’Ockham(20). Ma egli non è il solo pensatore medievale che si sia occupato seriamente di questo tema, e anche per intendere correttamente le posizioni di Ockham è necessario collocarle nel più ampio dibattito nei confronti del quale egli ha preso posizione con la sua teoria. In questa comunicazione mi propongo di esaminare brevemente le fonti del dibattito scolastico, di richiamare poi il secolo XIII nel suo versante filosofico–teologico e grammaticale (modismo), di esaminare quindi il secolo XIV, con Ockham e i critici del modismo, e di chiudere con un cenno alle posizioni delineatesi dopo Ockham." (p. 71)

    (5) Mental Acts. Their Content and their Objects, London 1957, p. 102-

    (6) Ockham on Mental, «Mind», 79, 1970, pp. 586–590.

    (20) Naturalmente, le monografie su Ockham fanno spazio a questa tematica: cfr. per tutti M. McCord Adams, William Ockham, Notre Dame (Ind.) 1987, pp. 71–141, 289–298 e 348–351.

  6. ———. 2002. "Linguaggio mentale e sincategoremi nel secolo XIV." In Chemins de la pensée Médiévale. Études offertes à Zénon Kaluza, edited by Bakker, Paul J.J.M., Faye, Emmanuel and Grellard, Christophe, 3-25. Turnhout: Brepols.

    "Al fine di inquadrare le posizioni presentate dai nostri testi è necessario richiamare alcuni dei temi proposti dalle riflessioni di Guglielmo d’Ockham sul linguaggio mentale.(8)

    Nella lunga tradizione che ha preso le mosse dal capitolo primo del De interpretatione di Aristotele, si è affermata la tesi del parallelismo tra il discorso scritto, quello proferito e quello mentale, e si è sostenuto che a ciascun livello le proposizioni sono composte di termini. Fra i tre piani del linguaggio corrono rapporti di subordinazione per quanto riguarda la natura della relazione di significazione: i termini del linguaggio mentale sono segni naturali delle cose, mentre i termini del linguaggio proferito e di quello scritto sono segni delle stesse cose, ma convenzionali, istituiti dall’uomo; il linguaggio proferito è subordinato a quello mentale, e quello scritto è subordinato al linguaggio proferito.(9) Il parallelismo tra i piani linguistici fa sì che ai termini mentali, proferiti e scritti vengano attribuite le stesse proprietà logiche, e in primo luogo quella della supposizione, in virtù della quale il termine in un contesto proposizionale sta per ciò ch’esso significa; al linguaggio mentale vengono attribuite anche quelle proprietà grammaticali che hanno a che fare con la verità e la falsità delle proposizioni." (p. 5)

    (8) Una ricostruzione complessiva delle riflessioni sul linguaggio mentale è offerta da C. Panaccio, Le discours intérieur de Platon à Guillaume d ’Ockham, Paris 1999.

    (9) Cfr. Guglielmo d’Ockham, Summa logicae, 1, 1, a cura di Ph. Boehner, G. Gàl S. Brown, St. Bonaventure (ny) 1974 (Opera philosophica, 1), 7-9 .

  7. Tabarroni, Andrea. 1984. "Segno mentale e teoria della rappresentazione in Ockham." Versus. Quaderni di studi semiotici no. 38/39:63-90.

Deutsche Studien

  1. Arens, Hans. 1980. "Verbum Cordis: zur Sprachphilosophie des Mittelalters." Historiographia Linguistica no. 7:13-25.

    Summary: "In the European Middle Ages, what is generally called philosophy of language is represented by a philosophy of the word, not only the scholastic one of the word as 'part of speech', developed by the Modistae, but from the 4th century onward, a patristic doctrine of the human word as compared with the divine Logos. It is based on the idea of an original 'word', independent of language, which, as a part of inner knowledge, is a formed thought. What is usually called 'word' is only its rendering by the human voice: the outer word as opposed to the inner word. The rudiments of this doctrine are found in Irenaeus (2nd century), it is clearly formulated by Basileios the Great (330-379), but philosophically founded, developed, and defined in Augustine's (354-430) "De Trinitate". Here the dichotomy of the intellectual and the vocal word is expanded to a trichotomy, i. e., a triplicity of the word: first the 'verbum cordis', a mentally envisioned element of cognition, the real and proper word and causa efficiens of the other verbal manifestations, i. e., second: the realization of the mental concept in a human language, but only imagined, not voiced, the proper vehicle of human thinking; and third: the spoken word, which is the sensible transient sign of an intelligible permanent idea. The 'verbum cordis' is essential and self-sufficient; but as ideas are only communicable by means of material signs the second and third words are necessary contrivances. This Augustinian doctrine lived on for more than 800 years; during that period it was either repeated exactly or with a somewhat different terminology or rendered with slight notional modifications, first, in the 8th century, by John of Damascus, then in the 11th century by Anselm of Canterbury, and finally in the 13th century by Albertus Magnus, Bonaventura, and Thomas Aquinas. Of all those followers Thomas shows the profoundest and precisest conception of the 'verbum cordis', which remains the core of that impressive abstract construction: the triple word theory."

  2. Eckermann, Willigis. 1978. Wort und Wirklichkeit: das Sprachverständnis in der Theologie Gregors von Rimini und sein Weiterwirken in der Augustinerschule. Würzburg: Augustinus-Verlag.

    "Die innere Sprache", ss. 106-128.

  3. Hackett, Jeremiah. 1981. "Verbum mentalis concepito in Meister Eckhart and Jordanus of Quedlinburg. A Text Study." In Sprache und Erkenntnis im Mittelalter. Akten des VI. Internationalen Kongresses für Mittelalterliche Philosophie der Société Internationale pour l'Etude de la Philosophie Médiévale. 29. August - 3. September 1977 in Bonn, 2. Halbband, edited by Kluxen, Wolfgang, 1003-1011. Berlin: Walter de Gruyter.

    "I conclude then by saying that the text of Jordanus [*] is important for three reasons. First, it shows us the extent of his quotation from Meister Eckhart.

    Second, it shows us that Jordanus does criticise the work of Meister Eckhart. Thus, one has to raise many questions about the nature of the orthodoxy of Meister Eckhart. Third, the Jordanus text is of great

    importance in that it contains large references to the Vox Spiritualis, some of which he received from Albertus of Padua." (p. 1011)

    [*] Jordan of Quedlinburg (Saxony), (1300-1380), (1370?), Opus Postillarum et Sermonum de Tempore. Strasbourg, 1483, in Münich Staatsbibliothek 2 JNC/CA 1343 Ab.

  4. Hirsch, Emanuel. 1929. "Luther über die oratio mentalis." Zeitschrift für Systematische Theologie no. 6:136-141.

  5. Hübener, Wolfgang. 1981. ""Oratio mentalis" und "oratio vocalis" in der Philosophie der 14. Jahrunderts." In Sprache und Erkenntnis im Mittelalter. Akten des VI. Internationalen Kongresses für Mittelalterliche Philosophie der Société Internationale pour l'Etude de la Philosophie Médiévale. 29. August - 3. September 1977 in Bonn, 1. Halbband, edited by Kluxen, Wolfgang, 488-497. Berlin: Walter de Gruyter.

  6. Leffler, Oliver. 1995. Wilhelm von Ockham. Die sprachphilosophischen Grundlagen seines Denkens. Werl: Dietrich-Coelde.

  7. Lenz, Martin. 2003. Mentale Sätze: Wilhelm von Ockhams Thesen zur Sprachlichkeit des Denkens. Stuttgart: Franz Steiner Verlag.

  8. ———. 2004. "Oratio mentalis und Mentalesisch. Ein spätmittelalterlicher Blick auf die gegenwärtige Philosophie des Geistes." In 'Herbst des Mittelalters'? Fragen zur Bewertung des 14. und 15. Jahrhunderts, edited by Aertsen, Jan A. and Pickavé, Martin, 105-130. New York: De Gruyter.

  9. Mühl, Max. 1962. "Der λόγος ἐνδιάθετος und προφορικός von der älteren Stoa bis zur Synode von. Sirmium 351." Archiv für Begriffsgeschichte no. 7:7-56.

    "Die von den Stoikern geschaffene Dichotomie λόγος ἐνδιάθετος und προφορικός hat eine von ihnen ungeahnte geistesgeschichtliche Bedeutung gewonnen. Die Formel lebte und wirkte durch die Jahrhunderte fort und erfuhr schon durch ihre enge Verknüpfung mit dem im Mittelpunkt aller philosophischen Denkarbeit der früheren und späteren Antike stehenden Logosbegriff in heidnischen Kreisen ebenso wie in christlichen eine dem jeweiligen weltanschaulichen und religiösen Standort angepaßte Auslegung.

    Sie durchlief dabei einen Entwicklungsprozeß, der von einer ursprünglich anthropologischen dialektischen Grundlage aus eine Richtung in das Gebiet der religionsphilosophischen Spekulation und der theologischen Exegese einschlug und auf diesem Wege als zentraler Begriff schließlich in die Logosophie des frühen Christentums einging.

    Angesichts der Tragkraft und Tragweite dieses Begriffes des zweigeteilten Logos ist es verwunderlich, daß eine dessen bedeutungsgeschichtliche Entwicklung verfolgende Arbeit bisher zu vermissen war. Wohl finden sich in philosophiegeschichtlichen Werken im Verlauf der Darlegungen über den griechischen Logos gelegentliche Hinweise auf den λόγος ἐνδιάθετος und προφορικός eingestreut; auch hat M. Pohlenz in einem Anhang seines Aufsatzes über die Begründung der abendländischen Sprachlehre durch die Stoa (s. unten)[*] diesem besonderen Problem seine Aufmerksamkeit geschenkt; allein Teilerörterungen solcher Art ergeben naturgemäß keine ausreichende Vorstellung von der fortschreitenden inneren Wandlung und Strukturveränderung des in Frage stehenden Begriffes und vermögen, da nicht in einen großen Zusammenhang hineingestellt, keinen Einblick in die im Laufe von Jahrhunderten ihm zugewachsene religionsgeschichtliche Bedeutung zu vermitteln. Ich habe deshalb den Versuch unternommen, den Werdegang des Begriffspaares, soweit dieses in der - auf Strecken hinaus versickernden - Überlieferung greifbar wird, von seinem Ursprung im Schoße griechischer Diskussionen bis zu seiner Verdammung auf der Synode von Sirmium (351) nachzuzeichnen, und hoffe damit zu erneuter Untersuchung der sich stellenden komplizierten Fragen anzuregen." (è- 7)

    [*] M. Pohlenz: ,,Die Begründung der abendländischen Sprachlehre durch die Stoa" in „Nachr. d. Ges. d. Wiss. in Göttingen", Neue Folge, Bd. III Nr. 6 (1939) S. 196 (Anhang).

  10. Müller, Hermann-Josef. 1968. Die Lehre vom verbum mentis in der spanischen Scholastik. Untersuchungen zur historischen Entwicklung und zum Verständnis dieser Lehrer bei Toletus, den Conimbricensern und Suarez, University of Münster, Münster (Westfalia).

  11. Perler, Dominik. 2002. "Discussionen über mentale Sprache in 16. Jahrundert." In Res et Verba in der Renaissance, edited by Kessler, Eckhard and Maclean, Ian, 29-51. Wiesbaden: Harrasowitz.

  12. Pohlenz, Max. 1939. "Die Begründung der abendländischen Sprachlehre durch die Stoa. Anhang: γόγος ενδιάθετος und γόγος προφορικός." Nachrichten der Gesellschaft der Wissenschaften zu Göttingen:151-198.

    Neue Folge; Philologisch-Historische Klasse, Fachgruppe I, Altertumwissenschaft, Bd. 3, Nr. 6.

    Nachdruk in: M. Pohlenz, Kleine Schriften, Band I, Hildesheim: Georg Olms 1965, ss. 79–86.

Éstudos en Portuguese

  1. Perini-Santos, Ernesto. 2000. "Linguagem e interpretação: o recurso à linguagem mental em Ockham." Veritas.Revista de Filosofia no. 45:339-348.

    "According to William Ockham's semantics it is crucial to resort to mental language. In this article, having recourse to mental language is examined so as to show one arrives at composed sentences which signify without any commitment to the psychic reality of the attained acts."

  2. ———. 2005. "A composição real da proposição mental ockhamiana." Analytica. Revista de Filosofia no. 9:67-92.

    "Mental language explains the significative character of written and spoken languages; its elements and structures are identified by criteria that belong to a theory serving this purpose. It seems that these criteria allow a certain indeterminacy, if we expect to choose among different possible canonical presentations of mental language.

    But such a choice is not necessary at all for mental language to serve its theoretical purposes. There is a kind a indeterminacy, concerning tokens of mental propositions, that can really be found in Ockham's texts: a mental proposition can be a simple mental act, and have a compositional semantics. This astonishing thesis reminds us that although semantical analysis that identify structures of mental language describes a psychological reality, the psychological description itself must also take account of other domains of Ockham's philosophy, in particular his theory of mental acts."

Estudios en Español

  1. González Alió, J. L. 1968. " El entender como posesion: la funcion gnoseologica del verbo mental." Sapientia no. 43:243-268.

    "Teniendo en cuenta la amplitud del tema planteado, en el presente trabajo nos limitaremos a exponer la doctrina de Santo Tomás sobre el verbo mental como medio in quo de nuestro conocimiento intelectual, para estudiar más adelante las otras cuestiones.

    Ahora bien, el estudio de la doctrina del Aquinate sobre el verbo mental presenta una doble dificultad: la primera surge de su misma naturaleza,(4) la segunda de la gran evolución que se dio en el pensamiento de Santo Tomás respecto del mismo.

    En esta evolución se deben tener en cuenta las dos características fundamentales del verbo mental —el ser "lo expresado" y el ser "lo entendido" a—, pus en ambas se dio dicha profundización, que en ocasiones tiene un cierto carácter de ruptura, y además con un desfase temporal de la una respecto de la otra. Todo lo cual se debe, en nuestra opinión, al hecho de que el verbo mental era ajeno a la doctrina aristotélica, que recibió Santo Tomás, y sin embargo el carácter "autónomo" del mismo le venía requerido en razón de la analogía agustiniana con el Verbo divino, Verbum procedents distinto realmente del Padre." (p. 245)

    4 Cfr. nota 1. (1 De natura verbi intel., proem. (n. 269).)

    5 Cfr. De Ver., q. 4, a. 2, c; De diff. verbum div., et hum. (n. 289).

Studia Latina

  1. Gál, Gedeon. 1967. "Gualteri de Chatton et Guillelmi de Ockham controversia de natura conceptus universalis." Franciscan Studies no. 27:191-212.

    "Conceptus, utpote elementům primarium iudiciorum et syllogismorum, fundamentum universae philosophiae constituit. Proinde opinio quam quivis de eius natura tenet totum systema philosophicum eiusdem auctoris non modicum afficit immo quandoque velut in nucleo includit. Hoc imprimis verum est de auctoribus qui prima medietate saeculi decimi quarti floruerunt, ut de Guillelmo de Ockham et de eius sequacibus. Nostra in hoc articulo intent io est eam controversiam breviter illustrare quae de natura conceptus universalis exorta est inter Venerabilem Inceptorem et Gualterum de Chatton: ambo franciscani, ambo anglici, ambo Universit atis Oxoniensis alumni primo, deinde lectores, qui aliquo saltem tempore in eodem conventu Oxoniensi simul commorabantur. Ipsi quidem Duns Scotum in scholis non audierunt, magistros tamen tales habuerunt qui discipuli fuerant Doctoris Subtilis, cuius auctoritas in scholis Fratrum Minorum cum in Anglia tum in Gallia eo tempore iam praevalere coepit. Gualterus huic auctoritati, ut plurimum, libenter se submittit, Guillelmus econtra eidem, ut plurimum, recalcitrat; et quoties Guillelmus opiniones Scoti impugnai fere toties Gualterus easdem defendit." (p. 191, a note omitted)